Cyril Dion est un marchand d’illusions. Il réconforte les angoissés qui craignent de perdre leur mode de vie confortable et le mal nommé progrès parce qu’ils sont aussi aveugles que lui quant à leurs réalités, et déculpabilise à bon compte tous ceux qui vivent un peu mal le fait qu’elle détruise la planète en leur assurant que la société technologique moderne peut tout à fait devenir écolobio. Il le dit très bien lui-même. Son principal souci consiste à « conserver le meilleur de la civilisation » et non pas à défendre le monde naturel contre les innombrables destructions qu’impliquent la civilisation industrielle et son inexorable expansion. Le monde naturel, la planète, est secondaire, il s’agit de la préserver « au mieux ». Ce qui est littéralement cinglé. La santé de la biosphère devrait évidemment être primordiale. D’autant que, répétons-le, le meilleur de la civilisation n’est que nuisances.
Son discours peut se résumer en une phrase : mais si, croyez-moi, il est possible d’avoir une civilisation industrielle écologique et démocratique, d’avoir des zavions écolos, des zautomobiles écolos, des routes écolos, etc. Un conte pour enfant immature et une utopie indésirable, que la moindre analyse des systèmes de pouvoirs qui caractérisent la civilisation, des implications des technologies complexes et des industries dont il souhaite la continuation, dissiperait instantanément.